Le cours de philosophie se déroule au rez-de-chaussée du lycée Germaine Tillion, au Bourget (Seine-Saine-Denis), dans une salle lumineuse dont les tables en bois sont disposées en arc de cercle. L’enseignante fait le tour de la classe pour récupérer les introductions du commentaire de texte de Jean-Paul Sartre, à rendre pour aujourd’hui. Manque d’inspiration, de temps, ou encore consignes mal comprises, les justifications s’enchaînent: une dizaine d’élèves n’ont pu faire leurs devoirs. Ils le rendront au cours suivant, «promis, sans faute». Patiente, Manon Bosc réexplique à ses élèves la méthode du commentaire du texte: «Dans l’introduction, vous devez présenter le texte, l’auteur et sa thèse, puis annoncer le plan en découpant le texte en différentes parties argumentatives».
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Comme les 29 microlycées existant en France, celui du Bourget (Seine-Saint-Denis) est un établissement public. Créé en 2009, il est doté de quatre classes de première et de terminale ES et L, avec moins de 15 élèves par classe pour 12 enseignants. Au mois de juin, tous les ans, environ 75% des élèves inscrits en terminale au microlycée décrochent leur bac.«En réalité, si on ne prend en compte que les élèves qui sont venus en cours en cours régulièrement et qui se sont bien présentés le jour des épreuves, on tourne autour de 95%», précise Ariane Steiner, professeur d’allemand et coordinatrice de l’équipe.
Les jeunes doivent faire le premier pas
Qui sont ces jeunes? Contrairement aux clichés, ces adolescents n’ont pas quitté l’école par paresse. «Très souvent, ce sont des situations injustes, comme la phobie scolaire, le harcèlement, la dépression, l’arrivée de l’étranger, une orientation non désirée, qu’on a envie de réparer en décidant d’accueillir les élèves”, explique Ariane Steiner. À une condition: pour intégrer le microlycée, ce sont les jeunes qui doivent faire le premier pas en s’emparant de leur téléphone, et pas leurs parents.

























