Nouveau bac France: les syndicats demandent un report à juin des épreuves prévues en mars
Les enseignants et leurs élèves ne se sentent pas prêts pour les épreuves terminales qui doivent débuter en mars 2021. «Les épreuves du bac vont arriver trop vite, on ne sera pas prêts». Après l’annonce d’une réouverture totale des lycées «autour du 20 janvier», de nombreux lycéens se disent «stressés» par l’échéance de la mi-mars, les syndicats demandant déjà son report et l’aménagement des programmes. Afin de limiter les risques de contagion par le coronavirus, le gouvernement a demandé aux lycées début novembre d’établir «un plan de continuité pédagogique» jusqu’aux vacances de Noël «qui garantisse au moins 50% d’enseignement en présentiel pour chaque élève». Ce mardi 24 novembre soir, Emmanuel Macron a donné le ton pour les semaines suivantes en annonçant que les lycées pourront être «pleinement ouverts, avec la totalité des élèves» autour du 20 janvier, si le nombre de contaminations quotidiennes par le Covid-19 en France reste sous la barre des 5000. Pour tenir compte des conséquences de la crise sanitaire sur les conditions de préparation du baccalauréat, Jean-Michel Blanquer avait d’ores et déjà décidé des mesures, «à titre exceptionnel», pour cette année 2020-2021, où devait pleinement entrer en vigueur le nouveau bac. Les évaluations communes (anciennement appelées E3C) prévues en première et terminale sont annulées au profit du contrôle continu grâce à la prise en compte des notes du bulletin scolaire. Cette mesure concerne l’histoire-géographie, les langues vivantes et la spécialité qui n’est pas poursuivie en terminale, ainsi que les mathématiques pour la voie technologique et l’enseignement scientifique pour la voie générale. Les épreuves terminales sur les enseignements de spécialité prévues à la mi-mars prochain sont, elles, maintenues. «Les épreuves de spécialité vont arriver trop vite, on ne sera pas prêts», s’inquiète Benjamin, 17 ans et en terminale en région parisienne. «On est tous stressés, on travaille beaucoup et on parle tous les jours du nouveau bac et des épreuves de spécialité qui ont un programme particulièrement chargé», témoigne le jeune homme, qui a choisi les spécialités géopolitique et sciences économiques et sociales. «Préparer correctement les élèves» Rafael, également en terminale dit «avoir peur pour (son) année» car il se «rend compte que le programme n’avance pas assez vite» du fait des cours à la fois en présentiel et en distanciel. Les épreuves de spécialités en mars lui paraissent aussi «très compliquées à assurer» mais il aimerait qu’elles soient prises en compte dans son dossier pour Parcoursup. Que faire? Les décaler à juin avec le risque que ces notes ne soient pas prises en compte par la plateforme Parcoursup, qui se clôture en avril pour le dépôt des dossiers? C’est l’avis de Bruno Bobkiewicz, proviseur d’une cité scolaire à Vincennes près de Paris et secrétaire général du SNPDEN (syndicat des chefs d’établissement). «La question de ce report a déjà été évoquée et des aménagements sont prévus. Mais ça ne va pas suffire pour boucler les programmes et préparer correctement les élèves, alors décalons-les à juin», insiste-t-il. «Ensuite, soit Parcoursup s’adapte, soit on déconnecte les notes des spécialités à Parcoursup et cela ne serait pas très grave», ajoute-t-il. Difficile de terminer les programmes à temps Selon Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, «en mathématiques par exemple, il y a 10 chapitres à faire pour le 15 mars. Bien souvent les profs commencent à peine le cinquième». «Avec une progression ralentie du fait des demi-groupes», poursuit-elle, «les effets du confinement de l’an dernier (prendre plus de temps pour ne pas perdre les élèves) et les vacances (Noël et février), ça ne laisse pas suffisamment de temps pour finir pour le 15 mars». Le Snalc (personnel du secondaire) estime pour sa part que «maintenir les épreuves de spécialité du baccalauréat pour la mi-mars, même avec des aménagements, n’est pas raisonnable». «C’est en train de créer lentement mais sûrement une très grande tension chez les collègues, chez les élèves de terminale et chez leur famille», prévient le syndicat. De son côté, la Fidl (lycéens) demande «que les programmes scolaires, et notamment ceux de première et de terminale, soient allégés pour que chaque élève puisse atteindre complètement les attendus pédagogiques qui lui sont demandés».