Etudier à l'étranger/Les étudiants pourront-ils partir à l’étranger en janvier 2021?
Les cours se feront à distance jusqu’à fin janvier. Les étudiants français pourront-ils partir à l’étranger? Les autres, venir en France? Les quotidiens et les projets des étudiants vont encore être perturbés quelques semaines en raison du Covid-19. Ce mardi 24 novembre, le président de la République Emmanuel Macron a indiqué lors d’une allocution télévisée que les cours à l’université et dans les grandes écoles devront encore s’effectuer à distance jusqu’à fin janvier 2021. Quid de la mobilité à l’international des étudiants? À l’approche du second semestre de l’année scolaire, de nombreux étudiants ont prévu de partir en échange à l’étranger. Mais pourront-ils le faire? vPour l’agence Erasmus+, les mesures gouvernementales n’empêchent pas les établissements d’enseignement supérieur d’organiser des mobilités à l’international. «Chaque établissement décide de l’organisation de ses mobilités Erasmus+ et travaille avec ses partenaires européens pour trouver des solutions», explique l’agence. Avant d’ajouter: «Le programme Erasmus+ offre une flexibilité et des dispositions financières exceptionnelles pour permettre d’organiser la mobilité hybride avec des cours à distance, d’anticiper une quatorzaine, de réorienter des mobilités vers d’autres pays d’Europe ou de reporter l’échange à la rentrée suivante.» Les étudiants peuvent partir Chaque université ou grande école est donc libre d’envoyer ou non ses étudiants à l’international pour un semestre ou un stage. Depuis le début de la crise sanitaire, l’université de Strasbourg met tout en œuvre pour permettre à ses étudiants de partir. «Au premier semestre, beaucoup de jeunes ont reporté leurs départs à janvier. En mobilité Erasmus, ils sont 282 à être inscrits notamment pour l’Allemagne, l’Espagne ou encore la Norvège, contre 99 par rapport à l’an dernier. Hors Erasmus, ils sont 117 contre 37 l’année passée, pour le Japon, la Corée, le Mexique ou encore le Canada», explique Irini Tsamadou-Jacoberger, vice-présidente aux relations internationales à l’université alsacienne. Même son de cloche pour l’école de commerce Neoma, dont le cursus comprend des séjours à l’étranger pour tous ses étudiants. «Nous allons envoyer tous ceux qui peuvent être accueillis», affirme Delphine Manceau, directrice générale de la grande école. De son côté, l’université Paul Valéry de Montpellier tente de limiter la mobilité de ses étudiants, au moins jusqu’en mars 2021. «Il s’agira alors de mobilités plus courtes que d’ordinaire», note Patrick Gilli, président de l’université. Certains établissements sont par ailleurs encore dans le flou et ignorent s’ils pourront faire partir leurs étudiants dès janvier 2021 pour un semestre à l’étranger. C’est le cas de l’école de commerce Toulouse BS. «Nous n’avons pas encore pris de décision, mais nous allons vite statuer car les jeunes et leurs familles ont besoin de réponses. C’est compliqué pour nous, car nos étudiants ont choisi une grande école de commerce notamment pour l’expérience internationale qu’elle propose», partage Stéphanie Lavigne, la directrice générale. Les étrangers seront accueillis à l’école et à l’université En ce qui concerne l’arrivée d’étudiants étrangers sur le sol français, les établissements ont globalement le même point de vue. «Nous accueillons tous les étudiants mais les prévenons que les cours seront à distance les premières semaines de leur arrivée. Ils sont aussi autorisés à n’arriver qu’en février s’ils le veulent et suivre les cours en ligne depuis leur pays d’origine en attendant», confie Patrick Gilli. Idem à l’université de Strasbourg, tous les étudiants qui ont émis le souhait de venir en France pourront être accueillis. «Avec les partiels du premier semestre qui se déroulent au début du mois, les étudiants étrangers ne seront pas accueillis avant la troisième semaine de janvier. Ils ne seront donc contraints de suivre à distance leur formation que sur une période limitée, puisque les cours en présentiel débuteront à partir du 4 février», rassure Irini Tsamadou-Jacoberger. En école de commerce aussi, les équipes pédagogiques sont prêtes à recevoir leurs étudiants internationaux. «Nous allons les accompagner pour les installer à leur arrivée, qui pourra se faire entre janvier et février. Car comme les autres étudiants de l’école, s’ils arrivent en janvier, ils devront suivre les cours en ligne», précise Delphine Manceau, de Neoma. Stéphanie Lavigne de Toulouse BS attend également l’arrivée des étudiants internationaux dans son école. «Mais nous verrons bien s’ils viennent tous ou non. Les universités partenaires de Toulouse BS nous écrivent car leurs étudiants envisagent reporter leur départ. Ils ne sont pas vraiment rassurés par la situation sanitaire en France.»