ETUDES SUPERIEURES FRANCE/Les écoles de commerce attirent les matheux
De nombreux étudiants de filières mathématiques et scientifiques préfèrent finalement intégrer une grande école de commerce. Un bac scientifique, une licence de mathématiques, une passion pour la physique. Manon avait toutes les qualités pour suivre un cursus en école d’ingénieurs. Pourtant, c’est bien en école de commerce, à Neoma BS, que la jeune femme de 22 ans s’épanouit depuis quelques mois. «Je m’ennuyais en filière scientifique, ça manquait de travail d’équipe, de liberté. je me sens beaucoup mieux aujourd’hui», se justifie-t-elle. Un constat partagé par Juliette, étudiante à PSB après une première année de médecine, qui est enchantée par ce nouveau départ: «J’ai fait une erreur d’orientation. Les études de management sont vraiment faites pour moi: il y a une grande ouverture à l’international, des projets de groupe, cela me plaît beaucoup plus.» Des profils recherchés par les entreprises Ce n’est pas un raz de marée, mais il n’est pas rare que des jeunes fassent le choix de se tourner vers une business school après un premier cursus scientifique. Des profils atypiques qui intéressent forcément les écoles de commerce, et bien sûr les entreprises. «Dans nombre de métiers, il est désormais primordial d’avoir une compréhension fine de la technologie. Les jeunes ayant eu un parcours scientifique ont cette connaissance et la partagent avec les autres étudiants», explique Emmanuel Métais, directeur général de l’Edhec. Son école de commerce, qui s’est hissée au 4e rang du classement des écoles de commerce du Figaro, n’a cessé d’augmenter ces dernières années le nombre de jeunes issus de filières scientifiques. «La plupart de mes camarades viennent de BTS ou d’IUT» En 2020, 101 anciens élèves de prépas scientifiques ont intégré l’école, et 29 % des admis en AST2 (admissions parallèles) sont issus de cursus en ingénierie ou de licences scientifiques. «Ce sont d’excellents élèves qui s’intègrent très bien dans nos programmes. Souvent, le fait d’avoir touché à plusieurs sujets leur permet d’être plus efficaces lorsqu’ils abordent de nouvelles choses. Ils sont capables de développer des formes de savoir plus sophistiqués», souligne Emmanuel Métais, qui compte aussi sur eux pour alimenter sa filière finance. En drainant des élèves de math sup, l’Edhec se distingue des autres écoles de commerce, où la pratique est encore exceptionnelle. «La plupart de mes camarades viennent plutôt de BTS ou d’IUT», confirme Manon à Neoma BS. Et ces étudiants ne regrettent pas leur choix. Manuella, qui a intégré l’ICN après un IUT technologies/techniciens du génie électronique, est ravie.«Je me sens à l’aise dans toutes les matières, et j’ai une méthode de travail très bien rodée», se félicite la jeune femme, qui effectue son cursus en alternance chez Schneider Electric. Elle espère pouvoir trouver un métier dans lequel ses compétences seront utilisées: «J’aime passer d’un domaine à l’autre, la polyvalence est très importante», conclut-elle.