Education_France/Paces: «L’objectif est que tous les étudiants puissent passer le concours avec un masque»
Patrice Diot, président de la Conférence nationale des doyens de facultés de médecine rassure les étudiants de Paces quant à la tenue de leur concours. La seconde partie du concours Paces va-t-elle vraiment se dérouler à partir du 15 juin? Dans quelles conditions? Comment vont se passer les épreuves classantes nationales en sixième année de médecine? Patrice Diot, le président de la Conférence nationale des doyens de facultés de médecine fait le point pour Le Figaro. LE FIGARO. - Vous avez annoncé il y a quasiment un mois que la seconde partie du concours Paces se déroulerait à partir du 15 juin. Est-ce que cette date est toujours d’actualité? Patrice Diot. - Oui, à ce jour et en l’état actuel, ces dates sont validées. Même si nous sommes dans une situation sanitaire qui reste incertaine, et que le risque zéro n’existe pas, au vu de l’évolution de la situation sanitaire, il n’y a pas de raison d’envisager un nouveau report. Beaucoup d’étudiants disent qu’ils attendent plus d’informations de la part de leur université quant aux dates auxquelles vont se dérouler leurs épreuves. Mais les dates leur ont été communiquées par les facultés, ils les connaissent donc. S’il n’y a pas eu de nouvelle communication, c’est que les choses n’ont pas été changées. Comment les universités vont-elles veiller à la protection des étudiants qui passeront ces concours? Nous devons tenir compte des mesures de distanciation. Nous sommes en train de vérifier qu’elles pourront être respectées. Nous avons recensé la semaine dernière les lieux dans lesquels les facs organisent habituellement ces concours. Ce sont la plupart du temps dans de très grands halls d’expositions qui devraient nous permettre de respecter ces normes de distanciation. Dans quelques facs cependant, d’autres endroits vont probablement devoir être trouvés. C’est en cours d’expertise. Tout sera fait pour éviter les longues files d’attente qui peuvent parfois exister en Paces. Pour cela, nous multiplierons les zones d’accès aux lieux d’examens, et nous ferons des convocations plus étalées dans le temps. Puis, nous sommes en train d’organiser les choses pour que tous les étudiants puissent passer le concours avec un masque et en pouvant se laver les mains avec du gel hydroalcoolique. La publication de l’arrêté du dernier numerus clausus n’a toujours pas eu lieu, comment l’expliquer? La Conférence nationale des doyens de facultés de médecine agit pour qu’il soit publié sans plus de délais. C’est très important. À ce stade, c’est tout ce que je peux dire. Les épreuves classantes nationales (ECN), qui concernent les étudiants en sixième année de médecine, auront-elles bien lieu du 6 au 8 juillet, comme vous l’avez annoncé il y a plusieurs semaines? Oui, et jusqu’au 10 juillet en cas d’incidents techniques. Aucun nouveau report n’est à ce jour envisagé. Dans quelles conditions se dérouleront ces épreuves? Nous avons les mêmes enjeux que pour le concours Paces: il faudra respecter les normes de distanciations. Mais la problématique est différente, car les épreuves nationales classantes se déroulent dans les facs de médecine avec de bien plus petits groupes que le concours Paces. Tout se passe dans des petites salles parfaitement connectées. Pour respecter la distanciation, il faudra peut-être ouvrir des salles supplémentaires. Sur les convocations, nous étudions aussi la possibilité de constituer des groupes d’étudiants qui seraient convoqués à des moments différents. L’objectif étant de concilier la nécessaire protection des étudiants sans alourdir l’attente ni allonger la durée des épreuves. Nous sommes en train de trouver les bonnes formules et je ne suis pas du tout inquiet du bon déroulement des épreuves. Des étudiants se plaignent du manque d’informations concernant leur date/heure de convocation. Les universités vont-elles communiquer bientôt? Si l’examen avait lieu au mois de juin, comme cela devait normalement être le cas, ils n’auraient pas encore ces informations. Ils les recevront en temps utile. Je recommande aux étudiants de nous faire confiance quant à l’organisation de ces épreuves, et de se concentrer sur leurs révisions, même si j’imagine que ce n’est pas toujours facile étant donné la situation. Certains étudiants se plaignent également de la chaleur qu’il fera au mois de juillet lorsqu’ils passeront ces épreuves. Effectivement, oui, ce sera moins confortable. Mais nous vivons une catastrophe sanitaire comme nous n’en n’avons jamais connu et nous faisons du mieux que nous pouvons. Le décalage des examens rime-t-il avec un report de la rentrée prochaine? Cette année, le travail dans les universités va se poursuivre plus tard que d’habitude. Il est donc probable que la rentrée prochaine soit un peu décalée. Aucune décision n’a pour l’instant été prise. Cela devrait être différent d’une université à l’autre. Vous avez demandé il y a quelques jours le report d’un an de la réforme du deuxième cycle des études de santé. Pour quelle raison? Cette réforme nécessite encore beaucoup de travail et dans les conditions actuelles, nous n’allons pas être en capacité de la mettre en place à la rentrée. Nous avons considéré que la priorité était la mise en place de la réforme du premier cycle avec la fin de la Paces dès septembre, puisque de nombreux étudiants ont d’ores et déjà candidaté en Pass (Parcours accès santé spécifique) et en Las (Licence à mineure santé) sur Parcoursup. Nous devons préparer cela et il y a encore beaucoup de travail. Et pensez-vous avoir été entendu par le gouvernement? Je pense que nous avons convaincu, mais nous attendons le retour officiel.