Education France/ Écoles d’ingénieurs: «Nous ne ferons pas des simulacres de concours»
INTERVIEW – Jacques Fayolle, le président de la CDEFI, donne plus de détails sur le déroulement des concours d’écoles d’ingénieurs cette année. C’est l’une des nombreuses conséquences de la pandémie actuelle de coronavirus. La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé mardi 24 mars que tous les concours postprépa, qui ont généralement lieu en avril-mai, seront cette année reportés à une date ultérieure. Quand auront lieu les épreuves écrites pour entrer en école d’ingénieurs? Comment se dérouleront-elles? Y aura-t-il des oraux? Jacques Fayolle, le président de la CDEFI (Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs), fait le point sur les différentes options envisagées. La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé le report des épreuves écrites des concours postprépa. Quand auront-ils lieu? JACQUES FAYOLLE – Frédérique Vidal nous a invités à travailler sur une période qui va de début juin à fin juillet: c’est vraisemblablement dans cette fourchette de dates que les concours auront lieu cette année. À l’heure actuelle, nous pensons qu’ils se dérouleront plutôt aux alentours de la mi-juin, même si rien n’est encore officiellement fixé, puisque nous ne savons pas à quelle date prendra fin le confinement. Tout n’est pas encore décidé pour l’instant. Il est de notre devoir de proposer des épreuves qui sont celles pour lesquelles les étudiants se préparent depuis maintenant deux ans ou plus. Nous ne ferons pas des simulacres de concours. Concernant les écrits, aucun réaménagement n’est à ce jour envisagé. Les sujets existent, certains sont même déjà imprimés. En revanche, nous menons actuellement une réflexion sur la tenue des oraux: doit-on les annuler, les réaménager, les maintenir tels qu’ils existent? Toutes les questions sont sur la table. L’une des hypothèses actuellement sur la table serait celle d’un réaménagement ou d’une réduction du nombre d’épreuves orales. Mais rien n’est encore fixé. Nous avons tout de même appris aujourd’hui que certaines écoles annulaient les épreuves de TIPE (travaux d’initiative personnelle encadrés). Est-ce que cela va concerner toutes les écoles postprépa? Oui, cette année, l’épreuve de TIPE est supprimée. La date de rendu théorique de ces travaux se situe au tout début du mois d’avril. Nous avons fait cela dans un souci d’équité, par rapport aux candidats qui sont actuellement dans des situations d’études plus ou moins difficiles. Pour les écoles postbac, la sélection se fera donc uniquement sur dossier sur la plateforme Parcoursup? Pour l’immense majorité des concours, oui, la sélection se fera entièrement sur une étude des dossiers. Une minorité de concours a décidé de conserver un oral. Je recommande aux candidats de se renseigner directement sur les sites des concours, qui vont largement communiquer sur le sujet. Concernant l’étude des dossiers sur Parcoursup, chaque concours aura son propre algorithme. Certains pourront par exemple donner une plus grande importance aux notes de mathématiques et de physique chimie, d’autres préféreront donner un plus gros coefficient à d’autres critères. Il n’y a pas de règle unique. Qu’est-il prévu, concernant les admissions sur titre? Ce sera géré école par école. Certaines vont se rapprocher du recrutement postbac, avec une étude de dossier et une suppression des épreuves, qu’elles soient orales ou écrites, d’autres se rapprocheront plutôt du postprépa, avec un report des épreuves dans le temps. Les candidats doivent se renseigner directement auprès des écoles dans lesquelles ils candidatent. En fonction de la durée du confinement, est-il imaginable de voir les écrits se dérouler en juillet et des rentrées décalées? Oui, ce n’est pas impossible. Cela fait partie des scénarios qui sont à l’étude, mais nous souhaitons éviter que ces reports de concours aient des conséquences trop lourdes sur la prochaine rentrée. Il n’est pas question de mettre l’année universitaire 2020/2021 dans une situation compliquée. En tout cas, s’il est envisageable qu’il y ait une adaptation du calendrier en repoussant la rentrée de quelques jours, nous ne voulons pas bouleverser l’année en commençant les cours trop tard.