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Education_France/Bac: «Cette année, les élèves de première payent les pots cassés deux fois»



Entre le nouveau bac, les grèves et le coronavirus, beaucoup de lycéens de première ne sont pas sereins cette année. Pour ces lycéens de classe de première, l’année aura été particulièrement mouvementée. Il y a d’abord eu les nouveaux programmes à digérer, puis les grèves de fin d’année, les épreuves du nouveau bac perturbées et maintenant le coronavirus. L’année aura été particulièrement «mouvementée». «Depuis la rentrée, on se sent un peu comme des cobayes», confie Cléo, élève au lycée Sophie Germain à Paris. Les lycéens de première ont en effet inauguré cette année le bac nouvelle formule, en devant absorber dès septembre des programmes revus, souvent très chargés. Ils ont aussi expérimenté la mise en place des spécialités, qui remplacent les traditionnelles séries (L, ES, S). «Les premiers mois, on avait un peu l’impression d’avancer à l’aveuglette, sans trop savoir ce qui nous attendait», raconte Cléo. Dans ce nouveau bac, les élèves sont jugés en partie via le contrôle continu, dès la classe de première. Mais cette année, rien ne s’est vraiment passé comme prévu: il y a eu les grèves contre la réforme des retraites, très suivies par les enseignants. Puis les premières épreuves communes de contrôle continu (E3C) ont été perturbées entre janvier et mars dans de nombreux lycées par des opposants à la réforme. «Ça a été un bazar pas possible; dans mon établissement, elles ont été reportées plusieurs fois», raconte Amad, en première au lycée Jacques-Decourt à Paris, qui se demande aujourd’hui si son «bac va valoir quelque chose à la fin». À La Rochelle, le fils d’Isabelle Dourlot n’a pas pu passer son épreuve d’histoire-géo en raison de plusieurs blocus. «Il était censé la repasser après les vacances de printemps, mais ce ne sera sans doute pas possible», s’inquiète-t-elle. «C’est beaucoup de stress, d’autant plus qu’il n’avait pas beaucoup travaillé aux deux premiers trimestres et comptait se rattraper au troisième», ajoute cette mère, qui parle d’une «année noire, hypercompliquée». n raison de l’épidémie de coronavirus, le ministère de l’Education nationale a annoncé que pour les élèves de première, l’épreuve portant sur l’enseignement de spécialité qui n’est pas poursuivi en terminale et l’épreuve d’enseignement scientifique seront validées par les notes obtenues durant toute l’année, hors période de confinement. Une mauvaise nouvelle pour le fils de Mme Dourlot, qui abandonne la physique-chimie où il a 5/20 de moyenne. «Il va arriver en terminale avec de nombreux points à rattraper», déplore-t-elle. Au point qu’elle s’interroge sur l’opportunité de lui faire redoubler sa première. Mais, en temps de confinement, «qui ne simplifie pas la communication en famille», elle ne veut pas jeter de l’huile sur le feu... Car à l’instar de tous les élèves de France, depuis la fermeture mi-mars des établissements, ceux de première étudient seuls, à distance, avec une motivation très variable. Si Cléo compte sur ses parents pour la forcer à travailler, Amad reconnaît un certain laisser-aller: «Je me lève tous les jours à 11h00 et je travaille maximum deux heures par jour». Les lycéens de première seront pourtant les seuls à devoir passer une épreuve, l’oral du bac de français, fin juin-début juillet, si les conditions sanitaires le permettent. Toutes les autres épreuves du bac seront évaluées via le contrôle continu. L’oral va rajouter au stress «Les premières font un peu exception dans le paysage, ils payent les pots cassés deux fois», reconnaît Philippe Vincent, secrétaire général du SNPDEN (premier syndicat des chefs d’établissement). «Est-ce normal qu’ils soient les seuls à devoir passer cette année une épreuve classique du bac, eux qui inaugurent la réforme du lycée?», interroge-t-il. Selon lui, «cela va rajouter du stress, d’autant que l’oral est un exercice particulier». En première à Saint-Nazaire, Martin s’inquiète un peu de ne pas avoir encore étudié tous les textes. Mais il espère que «ce sera pris en compte» au moment de l’oral, s’il a bien lieu. Plus globalement après cette année «complexe», «aura-t-on les capacités de réussir notre année de terminale?», se demande-t-il. Car «on aura quand même loupé pas mal de cours»...

Date de publication20/04/2020

Sourceetudiant.lefigaro.fr

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